Véritable symbole de la culture des bords de la Marne
Les guinguettes constituent un élément marquant de l’identité des Boucles de la Marne.
Leur histoire est liée aux loisirs ouvriers et aux « Dimanches au bord de l’eau » pour y exercer des activités variées, très souvent liées à l’eau (régate, canotage, natation, concours de plongeon, courses d’aviron, joutes, pêche) mais aussi pour s’amuser avec les jeux de foire, de quilles, de boules et balançoires. On s’y attablait pour savourer une cuisine simple servie avec du vin blanc ou rouge : friture ou matelote de poisson, fricassée de lapin : et puis on y dansait la valse, la polka et plus tard, la valse « Musette ».
Les guinguettes se développent à la fin du XVIIe siècle. Elles fleurissent dans les villages voisins de la capitale, comme Belleville ou Montmartre, afin d’éviter l’octroi, ancienne taxe sur les marchandises entrant dans Paris.
Le vin produit dans les vignobles, situés autour de Paris, alors appelé « Ginguet » ou « Guinguet », est ainsi vendu moins cher. Vers 1860, Paris s’agrandit et annexe les villages.
Les établissements émigrent vers les bords de Marne et de Seine, associant désormais l’environnement de la rivière aux plaisirs de la table et de la danse. Le mot guinguette est en effet lié aussi au mot « guiguer » ou « giguer » qui signifiait sauter.
Une évolution, cependant, se fait sentir avec l’élévation du niveau de vie qui accompagne l’industrialisation du XIXe siècle. Les tenues endimanchées deviennent à cette époque de rigueur dans ces lieux avec, entre autre, le port du canotier. Deux autres fonctions s’ajoutent alors à celles de manger, boire et danser : celles de voir et d’être vu.
A la fin du XIXe siècle, une forte immigration italienne dans l’est parisien introduit la nouveauté de l’accordéon. Enfin, en 1906, la République généralise le repos hebdomadaire. Cette décision permet aux Parisiens de s’échapper dans une campagne devenue facile d’accès grâce aux progrès des transports. Les bords de Marne deviennent des lieux familiers et appréciés. La tradition orale veut que l’on pouvait compter jusqu’à 200 guinguettes. Ces dernières ont très largement inspiré des artistes, musiciens, peintre, écrivains, photographes, et cinéastes.
La première moitié du XXe siècle constitue l’âge d’or pour les guinguettes, alors que, au début des années 60, le goût pour les week-ends plus éloignés, la mode du yéyé et du rock en annonce le déclin. De nombreuses guinguettes ont été détruites. Actuellement, six d’entre elles sont toujours en activité dans le Val-de-Marne.
source : http://www.guinguette.fr
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